Je suis trop fière pour m'autoriser à t'envoyer un mail. Pourtant, souvent, l'envie me prend. Mais je me suis promise de ne pas me rabaisser en te donnant cette satisfaction. Si tu attends après ça pour flatter ton égo, sache que le mien est probablement plus gros que le tien. Et si tu n'attends rien, je n'ai pas envie de ressembler à ces filles qui s'accrochent alors qu'on ne veut qu'une chose d'elles, qu'elles nous lâchent la grappe. Là encore mon égo ne me permet pas de prendre ce risque. J'ai bien conscience que c'est nul comme attitude. A vrai dire, je ne suis pas du genre à être bornée, sauf dans ces situations là. Je ne veux pas te donner la satisfaction de savoir que j'attends après toi.
En fait, suivant les jours, les heures, je peux même dire les minutes, le contenu du mail en question pourrait être complètement différent. Il y a celui qui te demande si tu comptes réapparaitre un jour, celui où je te dis "passer à autre chose ? CAP !", celui où je t'envoie chier pour me défouler, celui qui feint l'indifférence genre "salut, comment ça va toi ?" le moins crédible de tous.
Ce matin j'ai failli t'en envoyer un. J'ai réellement failli craquer quand j'ai reçu un autre de tes putains de spams. Lorsque j'ai vu un message de toi arriver à cette heure, je n'ai pas pensé un seul instant aux spams, d'habitude je les reçois dans la nuit. J'ai vraiment cru que c'était toi et le temps que je puisse aller voir le contenu, j'ai senti une chaleur m'envahir, mon cœur s'affoler, en l'espace de quelques secondes ce putain de spams m'a fait me rendre compte que je n'étais pas encore passée à autre chose même si je le croyais...
Je trouve ça injuste que toi tu puisses savoir où on en est et pas moi. Je pense que tu as bien pris note la dernière fois quand je t'ai demandé cette faveur, celle de me dire le jour où ce serait terminé. Mais tu te gardes une carte "sortie de prison" au cas ou un jour tu as envie de revenir. Comme ça si l'envie te prends de revenir au moins tu n'auras pas de reproche à ce sujet. Tu pourras ainsi me donner un tas d'excuses toutes plus bidon les unes que les autres. Et comme je n'aurais aucune preuve de ce que j'avance... même si je suis sûre que tu as effacé mon numéro de ton portable et ce serait facile à vérifier...
J'ai cru qu'on se ressemblait, je me suis trompée, je me suis complètement trompée sur toi. Une partie de moi attends que tu reviennes, une autre n'espère plus, et la dernière souhaite que tu ne reviennes pas. Malheureusement celle qui attend est la plus présente. Certains jours j'ai l'impression que j'arrive à ne plus attendre et d'autres jours je ne fais que ça, j'espère te croiser, j'espère ne plus te croiser, j'espère que tu cherches à me croiser, je m'imagine toutes sortes de situations où tu te rendrais compte que je te manque, tant d'autres où c'est moi qui mènerais le jeu, encore plus où tu serais devenu trop accroc à moi sans savoir comment t'en sortir. Je me vois te faire comprendre que ce que tu ressens est faux, je me vois t'aguicher pour te remettre en place. Je te vois à ma place, attendant, espérant et moi à ta place, t'oubliant, occultant cette histoire. Passer à autre chose...