Je ne sais pas pourquoi tu es revenu et je suis certaine que tu ne le sais pas toi même. Et malgré moi, je t'en veux un peu de m'avoir donné signe de vie. Je commençais tout juste à passer à autre chose, à t'oublier. Je te gardais dans un coin de ma tête et quand j'avais envie de m'évader il me suffisait d'aller y faire un tour. Tu étais là comme un vague fantasme prêt à me rappeler ce que nous étions.

Et puis te revoilà, tu as fait voler en éclat toute cette douce nostalgie de nos moments, les ravivant eux et tous ceux qui les accompagnent, redonnant corps à ce que nous étions à tous ces sentiments enfouis que je croyais avoir oubliés. Et je ressens à nouveau, partagée entre le plaisir de t'avoir retrouvé et l'angoise de te perdre à nouveau.

Je sens que notre relation est précaire. Tu voulais juste prendre des nouvelles, rien de plus et maintenant tu glisses et tu laisses faire, jusqu'à ce que tu te rendes compte que ta conscience est plus importante que moi. Et même si j'ai envie de m'insurger contre ça, je comprends...

Je n'ai pas envie de retourner à notre schéma habituel, même si c'est ce qui nous défini le mieux et même si sans lui nous ne serions probablement plus rien. Je ne veux pas tout recommencer, l'envie, la passion, l'attente, l'abandon, pourtant face à toi je suis faible. Je ne crois pas en tes belles paroles, je ne suis pas naïve, mais la simple évocation de nos corps se retrouvant me fait défaillir. Tu es ma drogue et même si je lutte pour ne pas replonger, je n'ai envie que d'une chose, une nouvelle dose de toi...

Et dans cet état fragile de notre relation, je ne te dirais rien, parceque ça serait déjà te perdre.